Le mélèze, un conifère qui se distingue…

Les Carnets de Vesunna, l'atelier de gemmothérapie
Nathalie Neaud

Le mélèze, imposant par sa taille se fait particulièrement remarquer à l’automne par ses couleurs dorés qui embrasent le paysage. Peu connu pour qui ne fréquente pas les Alpes du Sud, il mérite vraiment d’être découvert notamment pour ses atouts en gemmothérapie.

Caractériser le mélèze en quelques mots

Beauté, douceur, lumière, légèreté, souplesse, élégance et harmonie mais également force, puissance et assurance.

Découvrir le mélèze sur le plan botanique 

Le mélèze commun ou mélèze d’Europe, Larix decidua Miller, appartient à la famille botanique des Pinacées, c’est donc un conifère. Les espèces du genre Larix sont les seules représentantes des conifères qui perdent leurs feuilles en hiver, elles adoptent la stratégie des feuillus. Le mélèze commun en est le seul représentant en Europe.

En France, c’est dans les forêts d’altitude ensoleillées des Alpes du sud que le mélèze signe sa présence (entre 1000 et 2500m).

C’est un arbre majestueux, élancé au tronc droit. Il peut atteindre 40 mètres et vivre plus de 800 ans.

Le mélèze commun est une espèce pionnière qui ne manque pas d’audace pour coloniser les pentes abruptes des montagnes et les éboulis.  Fortement ancré dans le sol par des racines profondes, il résiste au passage des avalanches. Les forêts de mélèzes sont d’ailleurs des remparts naturels contre les avalanches, les chutes de pierres et l’érosion. 

Le mélèze s’acclimate de conditions de vie qui nous semblent particulièrement difficiles : peu de matière organique, un soleil intense, des variations de température très importantes, de la pluie et du vent.

Ses feuilles sont des aiguilles souples vert tendre au printemps de 2 à 4 cm de long regroupées en touffes de 25 à 40 aiguilles à l’extrémité de rameaux courts et réparties de manière éparse et isolée sur les rameaux allongés. En automne son feuillage prend une couleur or qui illumine le paysage avant de tomber. Le couvert d’aiguilles au sol contribue à la production d’humus qui favorise l’installation d’autres végétaux.

C’est une espèce monoïque, « les fleurs » apparaissent un peu avant les feuilles en avril. Les inflorescences femelles ont des « écailles » rouge carmin et sont tournées vers le ciel. Les châtons mâles jaunâtres, petits et nombreux sont pendants.

C’est à partir de la fleur femelle pollinisée que se forme le fruit (le cône). Les cônes du mélèze sont verticaux et ovoides. Ils deviennent brun-fauve à maturité des graines et mesurent 3 à 4 cm. Ils peuvent rester fixés à l’arbre plusieurs années. Les graines qu’ils contiennent sont dispersées par le vent.

Comment reconnaitre une forêt de mélèzes ?

C’est la couleur or des aiguilles en automne, et l’absence d’aiguilles en hiver qui révèlent la présence du mélèze. 

Ces arbres se distinguent aussi par leur port altier, conique plutôt étroit et leurs rameaux légers et tombants au feuillage qui laisse filtrer la lumière.

Une forêt de mélèze s’appelle un mélézin.

Le mélèze, un lien fort avec l’homme

La qualité du bois de mélèze

De croissance lente, le bois de mélèze de couleur saumon est particulièrement dense (le plus dense des résineux d’Europe), solide et durable. Il est imputrescible même immergé et résiste aussi bien aux intempéries qu’aux insectes. Des propriétés particulièrement recherchées pour la construction des chalets, des charpentes, des bardeaux de toit, des ponts, des traverses de chemin de fer, la construction navale… Sans parler de ses qualités esthétiques qui en ont fait un bois de choix pour la fabrication de meubles, de portes et de fenêtres.

Une forêt pastorale

En montagne les éleveurs accordaient leur préférence aux forêts de mélèzes, la légèreté du feuillage autorisant le développement d’un couvert végétal aux pieds des arbres. Le mélézin assurait ainsi protection et nourriture au bétail.

La thérébentine de Venise

La thérebentine de Venise est la résine brute du mélèze de couleur solaire jaune doré. Les marchands vénitiens la commercialisaient. Elle a été beaucoup utilisée au moyen-âge par les artistes peintres de Venise. Riche en huile essentielle, elle était également appréciée pour ses vertus médicinales : en cataplasmes en cas de rhume et dans des onguents, des produits cosmétiques pour ses propriétés anti-inflammatoire, antidouleur et antiseptique.

Les propriétés du mélèze

Les bienfaits du mélèze en gemmothérapie

La richesse en flavonoides, vitamines E, A, C confère au macérat de bourgeons de mélèze des propriétés très anti-oxydantes, anti-inflammatoires et cicatrisantes.

Il a un fort tropisme sur l’appareil lymphatique (stases lymphatiques) et sur les capillaires artériels et veineux en agissant sur la viscosité du sang et sur la protection des vaisseaux (il est vasotonique et s’oppose à leur dégénérescence).

C’est par les milliers de kilomètres de capillaires que sont oxygénés et nourris tous les tissus, l’action du mélèze s’observe donc sur l’ensemble des systèmes :

  • Les systèmes lymphatique et circulatoire : Oedèmes et stases lymphatiques – Altération de la circulation capillaire et des vaisseaux, extrémités et membres froids, hémorroïdes, saignement de nez, hypertension
  • Les yeux :  cataracte, DMLA, inflammations de la rétine
  • L’oreille interne :  acouphènes, maladie de Ménière
  • La peau : psoriasis, acné, angiomes, couperoses, vieillissement
  • La fatigue et le manque d’énergie
  • Les inflammations et la congestion du système uro-génital et du système digestif
  • Les inflammations articulaires, les rhumatismes en général
  • Les affections et les inflammations du système ORL et des bronches (expectorant et décongestionnant)
  • L’activité cérébrale : humeur, mémoire, difficultés d’apprentissage

Il a également une action régularisatrice sur le métabolisme des lipides et dans une moindre mesure sur celui des glucides.

Presque une panacée…

Le mélèze, un arbre lié au féminin

Alain Pontoppidan auteur de nombreux livres sur les arbres écrit que « les mélèzes sont des demoiselles arbres ». Cette jeunesse féminine est exactement ce qu’il m’inspire : douceur et légèreté de ses aiguilles, harmonie, élégance, sa silhouette évoquant celle des robes de haute couture…

Le nom mélèze était d’ailleurs féminin (emprunté au dauphinois « melese ») avant la masculinisation de tous les noms d’arbre.

L’avis du Dr Bach sur le mélèze

Le site internet de Deva précise que la fleur de Bach Mélèze est conseillée à ceux qui, par manque de confiance, ont peur de l’échec ou du ridicule. Elle développe la créativité et l’aplomb. Elle facilite la prise de décision et l’action.

L’énergie du mélèze

Quel que soit le terrain accidenté de la vie, l’énergie du  mélèze aide à retrouver une certaine légèreté et à croire en nos capacités d’adaptation. Elle invite à la transformation et au renouveau.

 

Je tiens à remercier Sophie pour ses photos.

Sources :

  • Précis de gemmothérapie Fondements scientifiques de la Méristémothérapie” Fernando Piterà di Clima et Marcello Nicoletti Éditions Amyris 2018 ISBN: 978 2 8755 2130 9
  • La phytembryothérapie, l’embryon de la gemmothérapie” Franck Ledoux et Gérard Guéniot Éditions Amyris Collection Primum non nocere 2021 ISBN: 978 2 8755 2155 2
  • Au cœur de soi, au cœur des arbres” Bruno Weiller et Anne-Laure Rigouzzo-Weiller Éditions In Extenso 2014 ISBN 979 10 91148 08 5

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